Atterrir
Bien sûr atterrir veut dire se poser sur le sol et quand on revient de très loin on peut supposer que l'on descend d'un avion!!
Donc j'ai bien atterri le 3 Mars à Roissy après cinq semaines au Vietnam, enfin plus exactement mon corps l'a fait...ma tête et mon coeur ont mis un peu plus de temps.
Je suis passée de 38° à 5° et ça les français dans leur ensemble le savaient déja puisque le froid ne les avait pas quitté en mon absence.
J'ai eu du mal à me réchauffer...et j'ai laissé le quotidien s'installer tranquillement sans bousculer quoique ce soit.
ATTERRIR c'est aussi le titre d'un livre que j'ai lu là bas "Atterrir" de Laia Fabregas *
Au détour d'une page je tombe sur un passage sur les déplacements et c'est fou comme ça me parle!!!
Mon père était militaire donc j'ai beaucoup déménagé étant enfant.
A l'âge adulte je suis restée 20 ans au même endroit et suite à un divorce j'ai repris mes déménagements tous les.....trois ans!!! Evidemment cette répétition "retrouvée" m'a sauté aux yeux.....
Voila le passage qui m'a fait réfléchir à nouveau et je me reconnais bien dans cette interprétation du temps intermédiaire, entre deux....
" Si tu portes tes racines en toi, elles prennent là où tu te poses.
On dirait que pour se sentir bien, on doit chercher des endroits où où l'on peut s'adapter.
Mais quand on s'est adapté quelque part, on éprouve le besoin d'aller voir ailleurs, de chercher un autre endroit où s'adapter, et quand on s'est adapté à deux endroits, notre place dans le monde ne peut plus être à l'un de ces deux endroits.
Notre place dans le monde est alors le fossé qui sépare ces deux endroits.
mes racines ne dépassent pas le prendre racine.
Mon habitat naturel c'est le déplacement et c'est apprendre à connaître de nouveaux endroits, je suis une nomade" Laia Fabregas
Je pense à l'espace entre l'inspir et l'expir..
Entre la première dispositive et la suivante..
Entre l'image qui défile sur l'écran et la suivante que je fais venir avec mon doigt...
Ces jours ci une autre phrase vien enrichir ma réflexion....
"Quelque chose brûle en moi. J'attends et je n'attends pas. C'est peut-être
dans cette rupture, dans cet instant, entre les deux pulsions, l'une qui va vers l'infini du oui, l'autre vers l'infini du non, qu'est le lieu de la vie".
J-M Le Clézio
*link Laia Fabregas