L'ennui
L’ennui ou même simplement la menace de l’ennui est l’une des grandes motivations, un des moteurs de l’action. N’importe quelle action pourvu qu’elle chasse l’ennui ou même la menace de l’ennui. À la réflexion, l’esprit d’entreprise doit beaucoup à l’ennui, l’esprit d’aventure de même. Sans compter que bien souvent, l’ennui est aussi le moteur de l’inventivité, de la créativité.
L’ennui présente donc aussi un aspect positif. À la condition de l’apprivoiser, de s’en faire un allié plutôt que de s’agiter comme si on craignait de manquer d’air et de suffoquer.
Et si l’ennui, en définitive, était l’écho en nous de la quête d’infini ! On ne soupçonne guère la véritable nature de ce manque, de ce vide, de ce creux que nous éprouvons au fond de l’être… Si on prenait conscience de cette quête du Graal en nous, sans doute cesserions-nous de demander au monde ce qu’il ne peut offrir.
C’est que l’ennui appartient à l’univers du vide. En quoi il représente aussi une condition favorable à la réflexion, à une prise de conscience, à l’éveil. L’ennui devient alors l’occasion de devenir un peu plus cause de soi.
Jacques Languirand
Pour moi l’ennui c’est une sorte de matrice d’où va émerger une action.
Quand mon esprit est serein et qu'il n’y a rien de prévu, je ne fais rien, je me pose et je reste en contact avec ce que je ressens. Certains jours je vais rester là à penser un certain temps sans culpabilité aucune.
Quand j’étais enfant ma mère disait « ne reste pas là à rêvasser.. »
J’ai mis des années à m’autoriser à ne rien faire ou plutôt à laisser le temps être sans vouloir forcément qu’il se passe quelque chose et c’est dans ces moments là qu’émerge une idée, une inspiration et c’est toujours dans ces moments là que j’ai envie de créer.
Quand on respire, nul besoin de faire un effort après l’expiration, le mouvement de l’inspiration vient tout seul.
Regardez notre vocabulaire, on parle de temps mort entre deux actions, un local vide est un local vacant, mais quand on dit qu’on a l’esprit vide on ne le vit pas comme une chance ! quand on parle de vacance on dit qu’on sera libre de ne rien faire...y arrivons nous vraiment? Tu as prévu quoi pour tes vacances ? Tu as fait quoi pendant tes vacances ?
Quand je vois que je remplis trop mon agenda je me choisis des plages de rien, je me réserve des espaces vides, je sens que c’est une nécessité, mes journées aussi ont besoin de respiration. Une semaine trop chargée est une semaine lourde, une journée qui commence sans avoir rien prévu me donne une sensation de légèreté incroyable.
Je me vois aussi remplir un vide quelquefois, occuper mon esprit avec une préoccupation..Si je suis pré-occupée mon esprit n’est pas libre, pour écouter, voir ce qui vient à moi.
Vous savez cette petite voix qui dit pourquoi tu cours ? Après quoi tu cours ? Que cherches-tu ? qui me
demande de me poser.
Dans le zen c’est l’espace blanc, vide qui met en valeur l’objet posé dessus, sans cet espace l’objet n’est pas vu il est confondu, fondu dedans.
Quand notre esprit est embrouillé nous disons bien que nous sommes confus…..alors faisons de la place, laissons des blancs, des espaces, des passages..fermons les portables, laissons entrer l’ennui.