Célebration du Pissenlit
"Le génie populaire, toujours peintre et musicien, nous séduit plus sûrement quand il remplace le "taraxacum" du
naturaliste (qu'il ignore du reste) par de jolis noms et surnoms dont l'invention part des yeux et du coeur. "Pichaulit" prononcent en leur harmonieux patois les gens de province; et sans doute
existe t-il dans le vocabulaire du pays d'autres fort jolis noms bien tournés, dentelés, pour désigner notre légumineuse sauvage. Par exemple "chicourério" dont l'harmonie méridionale frise la
chanson. On voit baptisé aussi, quelque part en france: "Florion d'or". Ceci me plaît comme le titre d'une odelette d'un gentil moyen-âge..il y a des plantes, je ne dis pas des fleurs, qu'on
voudrait embrasser. Pourquoi ne le faites-vous pas? peur du ridicule? n'avaez vous jamais caressé un objet, mêm le plus ordinaire? c'est la beauté, le volume, lâme que nous voulons toucher. Et
bien, le pisse-en-lit, qua nd je le regarde, produit en moi la même sensation de beauté, toute naturelle, celle-ci, sortie du grand artiste qui, en même temps que la forme, a su lui prêter un
caractère. dans toutes mes promenades, j'embrasse des yeux le pisse-en-lit qui croît au long des chemins, toujours en bordure et isolé. Humble et fier à la fois, le pisse-en-lit ne souffre que le
gazon où il peut se dissimuler et se développer dans sa toute puissance originale, dans toute sa vigueur physique et ses qalités secrètes. Vous ne le verrez jamais cotoyer certaines plantes, et
surtout celles qui envahissent, débordent, tirent l'oeil par l'abondance. Par exemple le lierre rampant. Pas non plus l'ortie qui foisonne. Le pisse-en-lit a horreur du vulagire. C'est un être,
oui un être aristocratique qui ne se mélange pas à la foule. Comme dirait Braque " le pisse-en-lit tourne le dos aux suiveurs c'est tout ce qu'ils méritent" .
extrait de Célébration du Pissenlit par Franz Hellens
Admiratif devant la nature. Je me souviens d'une randonnée dans le Djebek Sahro au Maroc, en plein désert de pierres, une roche monumentale, posée là comme par hasard. Elle dégageait une telle majesté, que nous nous sommes assis par terre le souffle coupé.
Le mois prochain nous célèbrerons l'oeuf avec Maurice Lelong
extrait de Célébration du Pissenlit par Franz Hellens
Admiratif devant la nature. Je me souviens d'une randonnée dans le Djebek Sahro au Maroc, en plein désert de pierres, une roche monumentale, posée là comme par hasard. Elle dégageait une telle majesté, que nous nous sommes assis par terre le souffle coupé.
Le mois prochain nous célèbrerons l'oeuf avec Maurice Lelong