La force de l'humour se manifeste aussi durant la crise
"Même en temps de crise, il est bon de rire. Quel est le point commun entre l'humour et une pente, un escalier, une brûlure, l'alcool ? Tous se mesurent en degrés. Par ailleurs, l'humour peut s'apparenter à une glissade, fonctionner en vertu de l'esprit d'escalier, prendre la forme d'une cuisante humiliation ou provoquer un phénomène comparable à la griserie.
Il reste que l'humour ne compte que deux degrés, à l'origine déjà de plusieurs malentendus. Le premier est frontal et explicite, le second manie la distance, l'antiphrase, l'ironie. Quantité d'exemples témoignent que là où les uns considèrent un sketch au premier degré, les autres le prennent au second et vice-versa. Une parodie ne fonctionne pas chez un spectateur si celui-ci ne connaît pas les références et les codes détournés.
Le déclenchement des rires suffit-il à garantir la pertinence d'une charge ? A en croire les humoristes, oui. A trop délibérer, il faudrait tout s'interdire. Il est vrai qu'un trait d'humour qui ne froisserait personne serait éviscéré de toute portée critique. Mais faire rire n'est pas une fin en soi, mais un moyen. De décompresser, de dégonfler les ridicules, de lutter contre les stéréotypes et l'intolérance. Le rire est sain. La gaieté allongerait l'espérance de vie, procurerait une détente propice à l'esprit et au corps, fluidifierait - comme on l'a dit de l'argent... - les relations sociales"..
d'après Macha Mery dans le Monde