La chasse est ouverte

Publié le par Trèflerèle

La chasse est ouverte

Elle va s’attarder puisque je ne la lâche pas !

Imaginez que vous êtes sur un banc dans un grand parc.

Il fait un temps magnifique mais vous êtes préoccupée, vous pensez à mille choses à la fois, vous venez de recevoir une facture et vous ne savez pas comment vous allez faire pour la payer, votre mère a téléphoné et elle vous a pris la tête avec cette démarche que vous n’avez toujours pas faite…

Dans l’état où vous êtes vous n’allez pas voir le petit moineau qui vient de se poser à côté de vous.

« Il n’ y a qu’à moi qu’il arrive des choses comme ça ! Pourquoi c’est Suzette qui a eu le poste de manager et pas moi, je suis plus ancienne qu’elle…. »

Dans l’état où vous êtes vous n’allez pas entendre le corbeau qui passe en croassant pour vous saluer..

« Et puis l’autre là il ne m’a toujours pas rappelée, ça fait trois SMS que je lui envoie, on se voit le week-end prochain ou pas ?... »

Dans l’état où vous êtes vous n’allez pas entendre le chien qui aboie depuis une heure car il est attaché à un arbre, son maître l’a visiblement abandonné..

Le temps se couvre, vous avez un peu froid, un coup de tonnerre puis deux, quelques gouttes…et là vous vous levez et vous mettez à courir pour vous abriter. »

Nous sommes souvent pré-occupée ailleurs..

Comment vivre l’instant présent, pleinement ? Car qu’avons-nous donc à faire de plus important que ça ?

Comment voir cette pensée qui passe sans s’y attacher ? Sans s’accrocher à elle car sinon bien sûr elle va s’attarder puisqu’on ne la lâche pas !

Vous êtes toujours sur votre banc et passe un vieil ami avec qui vous vous êtes fâchée il y a des années de cela.

Il vous fait un signe de tête, vous l’interpellez : « oui tu peux faire le fier, à cause de toi j’ai pas dormi pendant des mois……. » et ça dure une bonne heure cet échange !

Autre scénario possible.

Vous êtes toujours sur votre banc et passe un vieil ami avec qui vous vous êtes fâchée il y a des années de cela.

Il vous fait un signe de tête, vous faites de même.

Dans votre for intérieur vous pensez « tiens ça me fait toujours un pincement au cœur quand je le vois, il va falloir un jour que je ferme ce dossier pour de bon pour récupérer toute mon énergie ! »

Quand une pensée perturbante arrive rien ne sert de vouloir lui résister ou la combattre, sinon elle sera de plus en plus forte, c’est comme si vous l’invitiez à rester, comme la voisine qui sonne et que vous laissez entrer alors que vous savez qu’elle va rester des heures comme la dernière fois pour vous raconter ses histoires… et qu’après son départ vous vous demanderez ce qu’elle est venue vous dire.

Quand une pensée perturbante arrive acceptez là pour ce qu’elle est, un rappel, un clin d’œil. Cette « histoire » là qu’elle évoque est toujours présente dans votre esprit. Et ce n’est pas en la laissant se raconter à nouveau que vous allez l’oublier.

Vous connaissez cette expression populaire « arrêtes de penser à ça tu te fais du mal ! » bien sûr que cette pensée fait mal à chaque fois.

Faire un effort pour ne plus y penser va la renforcer car plus on pense à l’oublier plus… on ne pense qu’à ça !

Une autre attitude est possible : l’accepter.

L’accepter pour ce qu’elle est : une production de mon mental.

Alors je fais quoi ? je me concentre sur autre chose, sur ma respiration, sur les sons ambiant, sur un mantra….je me mets à faire quelque chose en conscience simplement marcher en pensant à ce que je fais par exemple, regarder les yeux grands ouverts ce qui m’entoure…je me re-connecte au présent.

Mais surtout ne pas oublier de s’occuper de cette vieille histoire (oui elle est vieille puisqu’elle est passée) de s’en occuper à un moment que je vais choisir pour la regarder dans les yeux, un moment où je serais disponible pour voir.

Voir sous toutes les coutures, chercher tous les points de vue possible, me poser en avocat de la défense, de moi, de l’autre, regarder le contexte….jouer avec cette situation qui me fait peur, me fait mal pour prendre du recul et réaliser que je ne vois qu’une partie de la réalité.

Publié dans Réflexions

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